Les Lipides : les Coupables Idéaux ou les Piliers du Vivant ?
Les Lipides : les Coupables Idéaux
ou les Piliers du Vivant ?

Les lipides : le gras, c’est la vie !(littéralement)
1. Une approche humaniste : réconcilier l’humain avec le gras !
Pendant des décennies, on a appris aux gens à avoir peur. 😱
- Peur du gras.
- Peur de manger.
- Peur de notre propre corps.
Ils ont réduit les lipides à une simple ligne sur une étiquette nutritionnelle, alors qu’ils sont l’un des fondements biologiques fondamentaux du vivant. Le résultat est paradoxal : des organismes de plus en plus enflammés, fatigués, dérégulés, dans un monde obsédé par le “light”.
Il est temps de remettre les choses à leur place, le gras n’est pas un excès moral, c’est LE matériau de construction.
🔍 Résultat :
Les assiettes se sont appauvries, les cellules sont mal nourries, et les organismes qui survivent au lieu de fonctionner. Or le vivant n’est pas fait pour être light. Il est fait pour être structuré, stable et adaptable.
Les lipides ne sont pas un luxe alimentaire, ils sont la matière première du vivant. Sans lipides, il n'y pas de membranes, pas de neurones fonctionnels, pas de mitochondries efficaces, et pas de réponse immunitaire cohérente.
👉 Les matières grasses ne sont pas notre ennemi, bien au contraire.
👉 Le mauvais gras, lorsqu'il est oxydé, transformé, mal intégré dans une matrice alimentaire, oui : il est délétère pour la santé.
🔍 Explication
Si le corps humain était une maison, les protéines seraient les briques, les glucides seraient le chauffage, et les lipides seraient les murs, le toit, l’isolation et les câbles électriques.
Pourtant, on a dit aux gens : « Enlevez les murs (les matières grasses), vous irez mieux ! ».
Les maisons tiennent debout, mais il fait froid, où l’électricité saute, et où tout s’use trop vite.
👉 Le gras n’est pas un excès moral.
👉 C’est le matériau de la construction du vivant.
2. Un acide gras, c'est quoi ?
Un acide gras, est une chaîne hydrocarbonée, c'est-à-dire qu'elle est composée d'atomes de carbones et d'hydrogènes et d'un groupe carboxyle.

Imaginez qu'un acide gras soit une chaîne de perles.
- Plus la chaîne est droite et rigide, plus elle est stable.
- Plus elle est souple, plus elle permet le mouvement.
Ces chaînes vont s’assembler pour former :
- les membranes de nos cellules,
- les parois de nos neurones,
- les centrales énergétiques : les mitochondries.
👉 Lorsque nous mangeons des acides gras, donc du gras, notre corps fabrique nos murs avec.
2. Les différents acides gras : comprendre avant de juger, et ce, sans migraine ! 😉
1) Acides gras saturés - AGS
Image mentale : des briques bien droites.
La structure est une chaîne sans double liaison, ils sont rigides.
Leur rôle, il apportent une stabilité et une résistance aux membranes cellulaires.
Le problème : lorsqu'ils sont en excès, (ils sont sont associés aux aliments ultra-transformées), ils rigidifient excessivement les membranes, ils perturbent les signaux cellulaires et la communications cellulaire est ralentie.
➡️ Ils ne sont pas toxiques par nature, il en faut mais pas trop ! Ils fournissent beaucoup d'énergie, ils apportent les vitamines A, D, E et K. Consommés en excès, ils favorisent la prise de poids et augmentent les risques de maladies cardiovasculaires.
➡️ Principales sources : le beurre, la charcuterie, les viandes grasses et les fromages.
2) Acides gras mono-insaturés - AGMI (ex : acide oléique)
Image mentale : des charnières souples.
La structure est d'une chaine avec une double liaison.
Leur rôle est de permettre la flexibilité des membranes cellulaires, le soutien des voies métaboliques, et la communications cellulaires.
➡️ Ils sont un bon compromis entre solidité et souplesse. Le statut dépend de l'alimentation et de la synthèse.
➡️ Ils sont très présents dans des aliments traditionnels (huile d’olive, oléagineux).
3) Acides gras poly-insaturés - AGPI
La structure est d'une chaine avec plusieurs doubles liaisons.
a) Les Oméga-6 : acide linoléique, acide arachidonique
Image mentale : les alarmes incendie.
Ils sont essentiels pour déclencher la réponse inflammatoire, qui est un mécanisme normal, mais ils deviennent pro-inflammatoires s’ils sont dominants.
➡️ Lorsqu'il y a trop d'alarmes, tout le monde panique, et l'inflammation devient chronique !
➡️ Ils sont présents dans de nombreux aliments en quantités variables.
b) Les Oméga-3 ou W3 : acide eicosapentaénoïque (EPA), acide docosahexaénoïque (DHA)
Image mentale : les pompiers
Ils sont dits essentiels.
Ce sont les précurseurs de médiateurs de la résolution de l’inflammation.
Ils sont fondamentaux pour le cerveau, les mitochondries, la plasticité neuronale (ils aident le cerveau à réfléchir calmement).
➡️ Le problème n’est pas les oméga-6, mais le ratio oméga-6 sur oméga-3 : il y a trop d'alarmes et pas suffisamment de pompiers !
➡️ On les trouve en grande quantité dans certains poissons gras, dans les graines de lin, les noix, huile de cameline, de colza.
4) Acides gras trans
Image mentale : des pièces de Lego mal moulées
La structure est anormale, ils sont donc pas reconnue par les enzymes humaines.
Ils s'intègrent mal dans les membranes, ce qui crée un dysfonctionnement cellulaire.
➡️ Ce sont les seuls acides gras sans bénéfice physiologique connu, ils perturbent tout ce qu'ils touchent et le corps ne sait pas quoi en faire.
➡️ Ils sont issus de l’hydrogénation industrielle.
➡️ En excès, ils favorisent la prise en masse grasse, inhibe la perte de poids en masse grasse. ils favorisent la production de LDL cholestérol, certains cancers, les maladies cardiovasculaires, l'infertilité et l'hypercholestérolémie...
3. Les lipides : architectes du vivant (là où ça devient passionnant)
1) Les phospholipides et les membranes cellulaires : le vrai cerveau de la cellule
Quand la membrane devient intelligente et adaptative !
Image mentale : Imaginez maintenant une équipe de pompiers bien entraînée. Ils arrivent vite, font leur travail, puis repartent. Il n' y a pas de panique inutile et pas de dégâts collatéraux. Cela est exactement le rôle des oméga-3 dans les membranes cellulaires.
Chaque cellule est entourée d’une membrane constituée de lipides : essentiellement de phospholipides.
Ces membranes ne sont pas des murs passifs, elles sont dynamiques, intelligentes, communicantes. Elle décide de ce qui entre et sort, et comment la cellule va répondre à un stress, par exemple.
Lorsque la membrane est mal construite : la cellule ne réagit pas correctement, si la membrane est trop rigide, les signaux sont bloqués, inversement lorsqu'elle est trop fluide, elle devient instable.
👉 La qualité des acides gras alimentaires détermine la qualité des membranes.
a) Ce qui se passe réellement dans le corps
Les oméga-3 (EPA et DHA) s’intègrent dans les membranes et ils modifient leur organisation.
Ils rendent apparent les récepteurs, facilitent leur mobilité et servent de précurseurs à des médiateurs anti-inflammatoires et pro-résolutifs. En résumé, ils ne bloquent pas l’inflammation et ils lui apprennent quand s’arrêter.
b) Conséquences physiologiques
👉 Des membranes riches en oméga-3 :
- régulent mieux l’inflammation,
- soutiennent la plasticité neuronale,
- améliorent la communication cellulaire.
👉 Dans le cerveau, le DHA est fondamental pour :
- la vitesse de transmission,
- la mémoire,
- la stabilité émotionnelle.
👉 Une membrane riche en oméga-3, c’est une membrane qui réfléchit avant de réagir. 😉
c) La réponse inflammatoire dépend de la structure de la membrane cellulaire
🔍 Phospholipase A2 (migraine ou pas ? 🤣)
La phospholipase A₂ est une enzyme, elle est dans nos cellules, elle coupe un phospholipide de nos membranes cellulaires pour libérer des acides gras comme l’acide arachidonique (futur messager qui augmente la réponse inflammatoire) ou l'acide DHA (futur messager qui diminue la réponse inflammatoire).
C'est scientifique mais sympa : elle déclenche la réponse inflammatoire et la signalisation cellulaire.
C'est Humain, car sans elle, le corps ne saurait pas quand se défendre… ni quand s’arrêter. 🧠🧬
👉 La réponse inflammatoire commence dans dans l'assiette puis dans la membrane cellulaire ! 😉
🔍 ☠️ Les acides gras trans dans tout ça ?
Quand on met des pièces défectueuses dans le cuir !
Image mentale : Imaginez réparer une chaussure avec des morceaux de plastique rigide mal découpés. Ça tient vaguement, mais ça frotte, ça blesse, ça casse la structure. C’est exactement ce que font les acides gras trans.
a) Ce qui se passe réellement dans le corps
Les acides gras trans ont une structure artificiellement modifiée, de ce fait les enzymes humaines ne sont pas faites pour eux, elles ne les reconnaît pas, et par conséquence ils viennent encrasser les voies métaboliques.
.
Ils s’intègrent aux membranes, mais :
- perturbent leur organisation,
- rigidifient les zones qui devraient rester souples,
- altèrent la fonction des récepteurs.
b) Conséquences physiologiques
Les membranes deviennent dysfonctionnelles :
- inflammation chronique,
- troubles métaboliques,
- altération des fonctions cardiovasculaires et cérébrales.
👉 Contrairement aux autres acides gras, aucun rôle physiologique bénéfique n’est connu pour eux ! 😱
4. Mitochondries : Ah les mitochondries !
Le monde scientifique commence à parler de la médecine mitochondriale.
🔍 Les mitochondries, c'est quoi ?
Les mitochondries sont des bactéries (encore des bactéries ? Oui, oui et elles sont en lien avec le microbiote intestinal, et oui encore et encore lui 😉), elles sont d'une certaine manière les centrales électriques de la cellule, elles transforment ce que l'on mange (glucides et lipides) en carburant (ATP), c'est donc notre l’énergie vitale.
Si nos mitochondries sont défaillantes cela génère de nombreuses pathologies, voir bien pire. 😱
👉 Sans elles, la cellule serait un smartphone à 1 % coincé en mode économie d’énergie 🔋😄
👉 Des mitochondries avec des mauvaises membranes sont des mitochondries inefficaces, et le gras que nous mangeons participe à la structure des membranes mitochondriales !
☘️ Alors cette migraine, ça va, vous me suivez toujours ?
Pour résumer, les graisses que nous mangeons constitue la structure de nos membranes cellulaires et des membranes mitochondriales.
5. Quand le mauvais gras rend malade
Aujourd'hui, les études cliniques associent la consommation :
- d'acides gras-trans à l'augmentation du facteurs de risque de maladies circulatoires telles que les maladies cardiovasculaires, à l'inflammation, aux troubles métaboliques...
- excessive de graisses oxydées à un stress oxydatif et à une dysfonction mitochondriale,
- d'acide gras est déséquilibré, cela favorise les maladies inflammatoires chroniques,les troubles neurologiques, et les maladies environnementales.
👉 Ce n’est pas le gras qui rend malade, mais le mauvais gras !
6. Conclusion
Le gras, c’est la vie !
Le vivant est lipidique.
Les cellules, le cerveau, l’énergie, les adaptations des voies métaboliques, les réponses inflammatoires etc, tout commence par des membranes bien construites.
Diaboliser le gras, c’est attaquer la structure même du vivant. Le comprendre, c’est redonner à l’humain une alimentation cohérente avec sa biologie.
Le gras n’est pas une menace, c’est un langage cellulaire, il faut juste lui parler correctement !
Prenez bien soin de vous et de la planète 🌱 : elle participe également à tous vos microbiotes !
Nathalie Genêt Nutritionniste à Reims.
🔬 Sources scientifiques
📖 Bazinet RP, Layé S. Polyunsaturated fatty acids and brain function. Nat Rev Neurosci, 2014.
📖 Calder PC. Omega-3 fatty acids and inflammatory processes. Nutrients, 2010.
📖 Jump DB et al. Fatty acid regulation of hepatic lipid metabolism. J Lipid Res, 2015.
📖 Mozaffarian D et al. Trans fatty acids and cardiovascular disease. N Engl J Med, 2006.
📖 Wallace DC. Mitochondrial dysfunction and disease. Nat Rev Mol Cell Biol, 2012.
📖 Simopoulos AP. Omega-6/omega-3 ratio and chronic disease. Biomed Pharmacother, 2002.










